ALGA Revista de Literatura
nº91-92 - Año 2024




Dirección:
  • Goya Gutiérrez

    Edición:
  • Grupo de Poesía ALGA

    Responsables de la edición del presente número:
  • Enric Velo
  • Lucía León
  • Goya Gutiérrez

    Maquetación, composición y diseño web:
  • Enric Velo


  • Portada:
      Foto de la colección "Paisajes para un sueño"
      de Teo Serna

    Sumario
    http://revistaliterariaalga.com/

    Páginas centrales - 1ª parte

    Olivia Elias

    Siempre habrá poetas por M. Cinta Montagut

    Selección de poemas por M. Cinta Montagut

    SELECCIÓN DE POEMAS

    Por M. Cinta Montagut

     

    Les yeux rivés sur la Méditerranée
    mirage scintillant au loin
    nous naviguons d'île en île
    entre murs et barbelés
    avec la frontière bétonnée
    qui court plus vite
    que la marée vers l'Orient
    rejoindre le soleil naissant…

    (Traducción M. CINTA MONTAGUT)

    Los ojos fijos en el Mediterráneo
    espejismo brillando en la distancia
    navegamos de isla en isla
    entre muros y espinos
    con la frontera cementada
    que corre más deprisa
    que la marea hacia Oriente
    para unirse al sol que nace

    De Ton nom de Palestine 2017

     

    Tant d'entre nous sont tombés
    fauchés par une balle ou trop de peine
    Pour les honorer je veux
    au milieu du désert
    un espace dépouillé de simples tombes
    PAS de décoration PAS de fleurs PAS de couronnes
    et SURTOUT pas de sang

    Je laisse la couleur sang aux colonisateurs
    et à leurs toréadors
    PAS de discours …

    (Traducción M. CINTA MONTAGUT)

    Tantos de entre nosotros han caído
    rotos por una bala o demasiada pena
    Para honrarlos quiero
    en medio del desierto
    un espacio desnudo de simples tumbas.
    NI condecoraciones NI flores NI coronas
    y SOBRE TODO nada de sangre

    Dejo el color sangre a los colonizadores
    y a sus toreros
    NADA de discursos….

    De Ton nom de Palestine 2017

    ME REPOSANT SOUS UN POMIER I

    Longtemps je me suis levée prête au combat
    me reposant sous un pommier
    j'ai compris que nous étions
    des êtres ô combien imparfaits

    il me reste encore deux ou trois choses à vérifier

    est-il possible que trop de rage tue la rage
    comme trous noirs dévoreurs d'étoiles ?

    est-il égal de courir après le bonheur ou d'attendre
    qu'il franchisse à pas de chat le seuil du foyer ?

    Comment résoudre l'équation d'advenir au pays des absents
    et des présents-absents pays qui joue à cache-cache avec l'existence ?

    (Traducción EDOUARD PONS)

    DESCANSANDO BAJO UN MANZANO I

    Por mucho tiempo me levanté lista para el combate
    descansando bajo un manzano
    entendí que somos
    seres oh cuán imperfectos

    me quedan aún dos o tres cosas por averiguar

    ¿será posible que demasiada rabia mate la rabia
    como agujeros negros devoradores de estrellas?
    ¿da lo mismo correr tras la felicidad que esperar
    a que cruce con paso de gato el umbral de la casa?

    ¿cómo resolver la ecuación de sobrevenir en el país de los ausentes
    y de los presentes-ausentes que juegan al escondite con la existencia?

    De Chaos Crossing, 2019


    Dos cipreses, un camino

    TEO SERNA



    Feu de la brûlure
    Je suis née
    en ce temps
    éruptif
    où mon pays
    changeait de nom

    Je suis née
    en ce temps
    sismique
    qui engloutissait
    jusqu'au nom
    de mon père
    et du père
    de son père

    La terre
    tremble toujours
    et l'ombre
    de la prison
    s'étend

    J'ai grandi
    sur le volcan
    d'une terre d'expiation
    élue par un Dieu
    surgi d'un buisson ardent
    ses geysers de sang.
    illuminent la nuit
    sauvage

    combien
    de temps encore
    corps et âme
    passes au feu
    de la brûlure

    (Traducción EDOUARD PONS)

    Fuego de la quemadura
    Nací
    en aquel tiempo
    volcánico
    en que mi país
    cambiaba de nombre

    nací
    en aquel tiempo
    sísmico
    que se tragaba
    hasta el nombre
    de mi padre
    y del padre
    de su padre

    la tierra
    sigue temblando
    y se extiende
    la sombra
    de la cárcel

    crecí
    sobre el volcán
    de una tierra de expiación
    elegida por un Dios
    surgido de una zarza ardiente
    sus géiseres de sangre
    iluminan la noche
    salvaje

    cuanto
    tiempo más
    cuerpo y alma
    sometidos al fuego
    de la quemadura

    De Chaos Crossing, 2019



    APPEL

    18 ans la mer pour horizon
    si longtemps a rêvé de déployer son feuillage
               de prendre la mesure de ses pas

    de même que la terre ne peut contenir
    la sève chaque printemps grandit l'appel

               18 ans la mer pour horizon
    enfin obéir au commandement
    lancer les dés du destin
    et traverser le mur liquide

    PRECARITE

    Maison en carton-pâte
    un coup de pied
    valsent les frontières
    châteaux de l'enfance
    royaume de l'amour
    précaires
    entraînement optimal
    forme parfaite
    avantage
    bien préparée
    à la précarité
    du temps qui reste

    (Traducción EDOUARD PONS)

    LLAMADA

    18 años el mar por horizonte
    tanto tiempo soñó con desplegar su follaje
               con medir el alcance de sus pasos

    así como la tierra no puede contener
    la savia cada primavera crece la llamada

               18 años el mar por horizonte
    por fin obedecer al mandato
    lanzar los dados del destino
    y cruzar el muro líquido

    PRECARIEDAD

    Casa de cartón piedra
    un puntapié
    danzan las fronteras
    castillos de la infancia
    reino del amor
    precarios
    óptimo entrenamiento
    forma perfecta
    ventaja
    bien preparada
    para la precariedad
    del tiempo que queda

    De Chaos Crossing, 2019



    TENDRE

    Soyons doux
    soyons tendres
    ventre de pigeon
    dans mes bras
      l'enfant
       de Gaza
    douceur goutte à
    goutte malgré les balles
    suivant lignes de failles
    plus obstinée que
                  roches
    cruauté pulverisée

    (Traducción M. CINTA MONTAGUT)

    TIERNO

    Seamos dulces
    seamos tiernos
    vientre de paloma
    en mis brazos
      el niño
       de Gaza
    dulzura gota a
    gota a pesar de las balas
    siguiendo líneas de fallas
    más obstinadas que
                  rocas
    crueldad pulverizada.

    De Chaos Crossing, 2019



    À aucun prix,
    mai 2019
    À aucun prix ne dirai
    Ainsi soit-il!
    et qu'à jamais brille
    un soleil glorieux
    sur la Maison d'York
    aimerais me balancer sur
    le balcon mais continue
    à frotter caillou contre caillou
    du langage pour garder
    allumé le feu du campement
    vous m'avez voulu bannie
    voyez j'habite ces collines
    mon chant remplit vos nuits
    comment pourriez-vous
    dormir tranquilles dans le lit de
    la Déraison?
    que jamais ne sot dit
    Ainsi soit il!

    (Traducción EDOUARD PONS)

    A ningún precio,
    mayo 2019
    Por nada del mundo diré
    ¡Que así sea!
    y que por siempre brille
    un sol de gloria
    en la Casa de York
    me gustaría balancearme en
    el balcón pero sigo
    frotando piedra contra piedra
    del lenguaje para guardar
    encendida la lumbre del campamento
    me quisisteis desterrada
    ved vivo en estos cerros
    mi canto llena vuestras noches
    ¿cómo podríais dormir
    tranquilos en la cama de
    la Sinrazón?
    que nunca jamás se diga
    ¡Que así sea!

    De Chaos Crossing, 2019



    Jour 74, 20 décembre 2023

    Il y aura toujours des poètes
    instabilité la règle
    un nouvel océan sur le point
    d'émerger paraît il en
           Afrique
    il n'y a pas de gens & terre
    qui puissent floter entre
                 ici
                              &
                                         là
    les saisons   aussi    en ai feit
    l'expérience

    de l'automne je n'ai rien vu cette
    année   l'acacia a même
    changé  de couleur sans que
    je m'en aperçoive

    un matin  regardant par
    la fenêtre il était là
                    dévêtu
    à ses pieds un tapis de feuilles
    jaunes jonchait le sol

    rien pour le réchauffer
            exposé
    au froid à pluie glacée
    aux missiles

    & moi ici   &encore ici rivée
    à l'écran    sursautant à
    chaque explosion de la petite
    balle rouge suspendue
    aux guirlandes scintillantes





    aussitôt qu'une des petites
    balles-rouges-mangeuses-de- chair
    touche le sol    une gerbe de
    de feu explose suivie d'un immense
    nuage de fumée noire

    & continue jour & nuit
    (plus encore la nuit) le
    ballet hypnotique

    puis
    hurlements
    pleurs
    panique
    agonie

    aujoud'hui
    74ème jour
    74 jours de cela

    le printemps reviendra-t-il
    ou seulement un long hiver
     de froid   faim  ignominie

    l'Histoire se souviendra
    il y aura toujours des poètes
    pour dire le martyr
    du Peuple du Ghetto

    (Traducción M. CINTA MONTAGUT)

    Día 74, 20 diciembre 2023

    Siempre habrá poetas
    Inestabilidad la regla
    un nuevo océano a punto
    de emerger al parecer en
           África
    no hay gentes & tierra
    que puedan flotar entre
                 aquí
                              &
                                         allá
    las estaciones   también    las hizo
    la experiencia

    del otoño nada ha visto este
    año la acacia mismo
    cambiando de color sin que
    yo me dé cuenta

    una mañana mirando por la
    ventana estaba allí
                    desvestida
    a sus pies un tapiz de hojas
    amarillas cubría el suelo

    nada para calentarla
            expuesta
    al frío a la lluvia helada
    a los misiles

    & yo aquí todavía sujeta
    a la pantalla sobresaltada a
    cada explosión de la pequeña
    bala roja suspendida
    a las guirnaldas brillantes





    tan pronto como una de las pequeñas
    balas rojas comedoras de carne
    toca el suelo un ramo de
    fuego explota seguido de una inmensa
    nube de humo negro

    & continua día & noche
    (mucho más de noche) el
    ballet hipnótico

    después
    gritos
    llantos
    pánico
    agonía

    hoy
    74 avo día
    74 días de esto

    La primavera volverá
    o solo un largo invierno
    de frío hambre ignominia

    la Historia se acordará
    habrá siempre poetas
    para contar el martirio
    del Pueblo del Ghetto.

    (Inédito)



    Jour 97, Le temps a avalé le temps

    le temps a avalé le temps
    la nuit a avalé le jour

    passe   futur  confondus dans
         un présent de terreur

    le boa constricteur    enroulé autour de nos vies
    a serré    serré

     immeuble après immeuble
     hôpital après hôpital
     librairies après librairies
         corps après corps

    méthodiquement & à l'aveugle
    démolir     tuer le plus large
        possible

    que les oiseaux épouvantés s'enfuient
    ne voulant         plus rien savoir
    de ce monde humain

       quelque part une petite fille
       pleure    pleure

       & demande

       si l'on recueillait tous les pleurs
       est-ce que cela laverait la suie
       ressusciterait les morts

       les oiseaux reviendront-ils?

    (Traducción M. CINTA MONTAGUT)

    Día 97 El tiempo ha engullido el tiempo

    el tiempo ha engullido el tiempo
    la noche ha engullido el día

    pasado futuro confundidos
      en un presente de terror

    la boa constrictor enrollada alrededor de nuestras vidas
    ha apretado   apretado

    inmueble tras inmueble
    hospital tras hospital
    librerías tras librerías
       cuerpos tras cuerpos

    metódicamente & a ciegas
    demoler lo más amplio
        posible

    que los pájaros asustados huyan
    no queriendo      saber nada más
    de este mundo humano

       en alguna parte una niñita
       llora   llora

       & pregunta

       ¿si se recogiera todo el llanto
       esto lavaría la ceniza
       resucitaría a los muertos

       los pájaros volverían?

    (Inédito)

    EDUARD PONS (Madrid 1947) traductor de poesía ha traducido al francés obras de Javier Vicedo, Diego Valverde, Claribel Alegría y Chus Pato entre otros. Su dedicación a la literatura y en particular a la traducción la ejerce en París donde vive.

    M. CINTA MONTAGUT, poeta, crítica literaria. Ha escrito entre otros libros de poesía C Par (1993), Teoría del silencio (1997), El transito del día (2001), La voluntad de los metales (2006), Desconcierto (2010), Sin tiempo (2014), Cenizas (2015), Nunca viajaré a Dinamarca (2018), Los viajes inciertos (2021). Ha publicado una traducción y antología de poetas italianas El otro petrarquismo (2012). Y Tomar la palabra. Aproximación a la poesía escrita por mujeres (2014).