MAX ALHAU
TRIPTYQUE À LA MÉMOIRE DE MARI CARMEN PALLARES
1
C
ompagne de ton ombre,
où la lumière a-t-elle fui ?
Ta voix d'un autre temps a chu,
rien d'autre à attendre
que la fumée ou la cendre.
Tout est blanc, parfaitement.
Et toi
au-delà de l'absence,
de la présence, au-delà de tout.
2
V
isible ou invisible,
ton nom est le même
et ton corps hors d'atteinte
devance déjà l'éternité.
Resurgissent alors
l'orage, la pluie, les éclairs
et sourdent des larmes de sel
dont la mort est la source,
le point ultime par lequel
le jour se recompose.
Et toi
qui vas entre deux frontières blanches.
3
D
ésormais il n'est plus
que des semailles sans moissons,
que des nuits en crue.
Et toi,
ailleurs, comète perdue
dans ce que l'on dit
être l'infini,
tu n'es que flamme noyée
à même le feu.
Il y a et il n'y a plus
que la douleur figée,
épine dans la chair à vif.
Et toi
vers qui les paroles
reviennent sans appel,
toi,
à l'égal du vent, de l'eau,
toi,
désormais seule,
maintenant légendaire.
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